Il y a la chambre d’hôpital, les machines qui bipent, les visites, les soignants qui passent. Et puis il y a ce moment où tout s’arrête.
Vous voilà chez vous. Fatigué, un peu déboussolé. La cicatrice est là. Et la douleur aussi. Moins encadrée. Moins prévisible. Plus pesante.
On ne s’attend pas toujours à ce que la douleur dure. Ou à ce qu’elle devienne sourde, constante, agaçante. Ce n’est pas qu’elle soit insupportable — pas toujours. Mais elle vous accompagne du matin au soir. Et parfois la nuit.
Alors comment faire, quand on n’a plus d’équipe à portée de main ? Quand la boîte de médicaments repose sur la table du salon, et que le doute s’installe à chaque prise ? Trop, pas assez, trop tard…

On n’en parle pas assez. Et souvent, trop tard.
Il arrive qu’on minimise. Par réflexe, par pudeur, ou simplement parce qu’on a envie de tourner la page. “Ça va passer”, “je ne vais pas appeler juste pour ça”…
Et pourtant, la douleur, si on ne la prend pas au sérieux tout de suite, elle s’installe.
À l’hôpital, on a parfois l’impression d’être dans une bulle. On vous demande si vous avez mal, on ajuste les doses, on surveille. À la maison, ce n’est plus pareil. Le silence revient. Et la douleur devient plus présente.
Il aurait peut-être fallu poser plus de questions avant la sortie. Ou insister un peu plus sur les consignes. Mais sur le moment, on est pressé de rentrer, on veut juste être tranquille. Résultat : on se retrouve à jongler entre des prescriptions floues, des douleurs qui s’invitent, et l’impression d’être seul face à ça.
Le cachet ne fait pas tout
À la sortie, on vous tend une ordonnance. Du paracétamol, peut-être un anti-inflammatoire, un antalgique un peu plus costaud si la douleur s’annonce plus coriace.
Mais une fois rentré chez soi, tout repose sur vous : les horaires, les doses, les effets secondaires. Et ce n’est pas toujours aussi simple que prévu.
Le Doliprane toutes les six heures ? Facile à dire, sauf quand vous dormez mal, que vous oubliez, ou que la douleur revient une heure avant l’heure théorique.
Le tramadol qui vous donne la tête qui tourne ? Vous hésitez à le reprendre. Résultat : vous laissez passer, vous avez mal, vous dormez encore moins.
Et puis il y a ceux qui “bricolent” : un vieux reste d’ibuprofène dans la pharmacie, une gélule donnée par un proche. On croit bien faire. Mais on oublie que les interactions, les doublons, les effets cumulatifs peuvent vite compliquer les choses.
À domicile, on devient responsable de tout, parfois trop.
Parfois, la douleur est plus tenace. Et là, il faut du renfort.
Dans certaines chirurgies — orthopédiques, digestives surtout — le simple paracétamol ne suffit pas.
Et heureusement, il existe des alternatives, organisées en amont avec l’équipe soignante. Encore faut-il que ce soit anticipé… et proposé.
On voit de plus en plus de protocoles où, après une chirurgie lourde, on met en place des perfusions à domicile, souvent via un PSAD (prestataire de santé à domicile).
Ça peut être de l’Acupan, du paracétamol IV, ou d’autres protocoles validés par l’anesthésiste ou le chirurgien.
Ce sont des traitements encadrés, sécurisés, avec passage d’infirmiers formés. Et clairement, ça change la donne dans certains cas.
“Une dame opérée d’un genou me disait récemment : ‘Je n’ai quasiment rien senti. L’infirmière venait deux fois par jour, et j’avais l’impression d’être encore à l’hôpital… mais chez moi.’”
Ça, c’est quand tout est bien coordonné.
Mais il arrive aussi que le relais ne soit pas proposé, ou que l’hôpital dise que ce n’est pas possible. Et dans ces cas-là, le patient se retrouve à gérer seul une douleur qu’il ne peut pas contrôler.
Là, l’HAD (hospitalisation à domicile) peut être un recours. Elle permet, dans certains cas précis, de prolonger une prise en charge complète chez soi, avec une vraie continuité des soins, des perfusions, du suivi rapproché.
Mais voilà : l’HAD, tout le monde n’y a pas droit. Il faut une prescription médicale spécifique, un protocole validé, un accord organisationnel. Et parfois… un peu de chance.
Bouger un peu, respirer beaucoup
Quand on a mal, on se fige. C’est humain. On limite les gestes, on reste dans le canapé, on bouge le moins possible. Mais à la longue, c’est souvent pire.
La douleur, surtout après une chirurgie, n’aime pas l’immobilité. Les muscles se raidissent, les articulations grincent, la tension monte. Et puis il y a ce cercle vicieux : moins on bouge, plus on a mal… plus on a mal, moins on bouge.
Quelques gestes qui changent tout
Il ne s’agit pas de faire des squats dans la cuisine. Mais simplement de changer de position régulièrement, se lever quelques minutes, marcher quelques pas dans l’appartement.
Un kiné vous l’a peut-être montré à l’hôpital. Si ce n’est pas le cas, un passage de kiné à domicile peut être prescrit. Et franchement, c’est utile : un bon professionnel vous remet en mouvement, sans brutalité. Il adapte, il rassure.
Même sans kiné, on peut s’aider : mettre une alarme toutes les deux heures pour se lever, étirer doucement les jambes, s’asseoir différemment.
“Ce n’est pas une question de courage, c’est une question d’habitude.”
La respiration, souvent oubliée
On n’y pense pas, mais la respiration, c’est une arme. Quand la douleur monte, on a tendance à bloquer le souffle, à se crisper.
Prenez dix minutes. Asseyez-vous confortablement. Fermez les yeux. Inspirez par le nez, lentement. Expirez doucement par la bouche. Faites-le sans chercher la perfection.
Juste… respirez. Ça détend le corps, ça fait baisser la tension nerveuse. Ça aide, vraiment.
Les coups de pouce qui ne s’achètent pas en pharmacie
On cherche souvent des solutions dans les boîtes de médicaments. Mais il existe des gestes simples, accessibles, et parfois très efficaces.
Le froid, le chaud, le bon coussin au bon endroit
Une cicatrice qui chauffe ? Essayez un pack de froid (pas directement sur la peau, hein).
Un dos noué ? Une bouillotte. Une compresse chaude. Un massage doux.
Souvent, ce n’est pas la douleur en elle-même qui est la plus dure. C’est l’inconfort. Cette sensation d’être “coincé” dans son propre corps.
Un coussin bien placé sous les genoux, un dossier incliné différemment, ça change beaucoup. Parlez-en à l’infirmier ou à l’aide-soignant s’il y en a. Ils ont souvent de bonnes astuces.
L’esprit aussi a besoin de souffler
Quand on a mal, le cerveau tourne en boucle. On anticipe, on rumine, on dramatise. Ce n’est pas un défaut, c’est une réaction normale. Mais ça amplifie tout.
Un film, une série, un appel à un ami, même cinq minutes d’images de nature sur YouTube… parfois c’est tout ce qu’il faut pour déplacer l’attention, respirer un peu autrement.
Tu veux que je poursuive avec la suite logique : le rôle de l’entourage, la gestion quand on est seul, et les situations où il faut absolument rappeler un professionnel ? Je peux intégrer doucement une mini-FAQ aussi, si tu veux optimiser un peu pour le SEO, sans casser le style.
Être seul, ou pas, ça change tout
Il y a ceux qui rentrent chez eux et trouvent quelqu’un : un conjoint, un parent, un voisin, peu importe. Une présence. Et il y a ceux qui n’ont personne. Pas tout de suite, pas tous les jours. Et là, la douleur pèse deux fois plus.
Quand on est entouré, il y a ce petit coup d’œil qui suffit : “T’as pris ton cachet ?” Un plat réchauffé sans qu’on ait à le demander. Un bras pour aider à se lever.
Ce n’est pas spectaculaire, mais ça fait toute la différence.
Le rôle de l’entourage au quotidien
Pas besoin d’être infirmier pour soulager quelqu’un. Parfois, juste être là suffit. Écouter, proposer, surveiller un peu.
Et surtout : aider à garder le moral. Parce qu’avoir mal, seul, en silence, dans un appartement vide, c’est là que la douleur devient plus violente encore.
Les proches peuvent aussi jouer les intermédiaires : appeler le médecin, demander une visite infirmière, insister si besoin. Beaucoup de patients laissent traîner, par peur de déranger. Un proche, lui, peut appuyer là où il faut.
Et quand il n’y a personne ?
Ce n’est pas une fatalité. On peut anticiper. On peut demander. Et oui, il existe des passages infirmiers organisés uniquement pour gérer la douleur.
C’est faisable, même en dehors d’un soin technique classique. Il suffit que le médecin le prescrive.
“J’avais une dame qui ne pouvait même pas ouvrir son flacon d’anti-douleur. L’infirmier passait matin et soir. Juste pour ça. Et pour vérifier qu’elle allait bien. Ça lui suffisait.”
Dans certains cas, les services d’aide à domicile peuvent aussi intervenir, pas forcément pour les soins, mais pour les petits gestes qui allègent la journée : préparer un repas, aider à marcher un peu, tenir compagnie.
Ce n’est pas parfait, mais c’est mieux que rien.
Quand il faut rappeler quelqu’un
La douleur, ce n’est pas comme la fièvre : il n’y a pas de chiffre qui dit “là c’est trop”. Et c’est ça qui complique tout. On hésite. On attend et on se dit que ça va passer.
Et parfois, on attend trop.
Il faut se donner un repère simple :
Si la douleur vous empêche de dormir, de bouger, de manger ou de parler normalement pendant plus de 24 heures malgré le traitement prescrit, il faut rappeler ou en parler avec le médecin traitant et/ou l’infirmière libérale.
Qui appeler ?
- Le médecin traitant : c’est lui qui peut ajuster la prescription, rajouter un antalgique, faire une ordonnance pour une perfusion à domicile.
- L’infirmier ou l’infirmière : ils peuvent évaluer la douleur, rassurer, alerter le médecin s’il y a besoin. Ils sont souvent les premiers à sentir que “ça ne va pas”.
Et dans certains cas, on peut réactiver l’équipe hospitalière, surtout dans les 7 à 10 jours post-opératoires. Les chirurgiens ou anesthésistes restent joignables via les secrétariats ou services ambulatoires. Il ne faut pas hésiter à appeler.
Ce n’est pas “juste” une douleur
Il ne faut pas la minimiser. Ni la subir.
Ce n’est pas une question de volonté, de résistance, ni de mental. La douleur, c’est un signal. Et quand on revient chez soi après une opération, ce signal peut vite devenir assourdissant si on ne l’écoute pas, si on ne l’aide pas à s’apaiser.
Il y a des traitements, des gestes simples, des gens qu’on peut appeler. Des relais à activer, même si ce n’est pas parfait, même si tout n’est pas automatique.
Mais ce qu’il faut éviter, c’est de faire comme si de rien n’était. D’attendre que ça passe, en silence, en serrant les dents. Ça n’est pas noble, ça n’est pas utile, et ce n’est pas ce que demanderaient les soignants qui vous ont accompagné à l’hôpital.
Prenez cette douleur au sérieux. Donnez-lui de la place pour mieux l’alléger. Et si besoin, demandez de l’aide. Vous y avez droit.
FAQ
Votre médecin traitant peut ajuster le traitement, prescrire une visite infirmière ou un protocole plus adapté (ex : perfusion). Un PSAD (prestataire de santé à domicile) peut mettre en place une perfusion d’Acupan ou de paracétamol IV si c’est prévu. Cela se fait sur prescription. En cas de douleurs complexes ou prolongées, l’HAD (hospitalisation à domicile) peut être proposée, parfois en première intention, avec une coordination médicale complète.
Certaines douleurs sont attendues, notamment en orthopédie (prothèse, ligament) ou en chirurgie digestive.
Mais si elles restent trop fortes malgré les médicaments, ce n’est pas normal : c’est un signal pour réévaluer le protocole.
Oui. Il suffit d’une ordonnance du médecin. Même sans pansement ou injection, un passage pour évaluation, surveillance et soutien est possible.
Des aides humaines peuvent être mises en place (aide à domicile, auxiliaires de vie, SSIAD). Elles ne font pas tout, mais permettent d’éviter l’isolement complet, qui aggrave souvent la douleur.