10 choses à anticiper avant le retour d’un proche à la maison

Le retour à domicile d’un proche après une hospitalisation est un moment attendu, mais aussi redouté. On a envie de bien faire. De l’accueillir dans de bonnes conditions. De lui montrer qu’on est là. Et pourtant, on peut vite se sentir dépassé. Que faut-il prévoir ? Qui contacter ? Comment ne rien oublier ?

Ce passage de l’hôpital à la maison est une étape délicate. Le corps est encore fragile. Le moral oscille souvent entre soulagement et inquiétude. Et pour les aidants, c’est un bouleversement du quotidien. C’est pourquoi anticiper ce retour, c’est déjà poser les bases d’une convalescence sereine.

Pas besoin d’être parfait. Juste organisé, attentif, bienveillant. En préparant quelques éléments clés, on évite le stress de dernière minute. On se sent plus disponible pour ce qui compte vraiment : la relation, l’écoute, le réconfort.

Voici donc 10 points concrets à prévoir, pour transformer ce moment de transition en un retour apaisé et sécurisant.

Fille accompagnant sa mère lors du retour à domicile après hospitalisation

Adapter l’espace de vie pour plus de sécurité

Un logement repensé pour un corps affaibli

Quand on rentre de l’hôpital, même les gestes du quotidien peuvent devenir difficiles : se lever, marcher, se laver. C’est pourquoi l’aménagement du logement est la première chose à anticiper.

Commencez par évaluer les risques de chute. Supprimez les tapis glissants, dégagez les passages, fixez les câbles au sol. Si votre proche a besoin d’un fauteuil roulant ou de béquilles, élargissez les zones de circulation. Pensez aussi à l’accès aux toilettes et à la salle de bain : ce sont souvent des endroits critiques.

Installez si possible le lit au rez-de-chaussée, ou au moins à proximité des pièces essentielles. Le lit doit être stable, accessible sans effort. Prévoyez une lampe de chevet, une bouteille d’eau, des mouchoirs, le téléphone… tout à portée de main.

La salle de bain mérite une attention particulière :

  • tapis antidérapant,
  • chaise de douche,
  • barres d’appui,
  • rehausse WC si besoin.

Ces équipements sont parfois remboursés sur prescription médicale. Pensez à demander conseil au médecin ou à un ergothérapeute si nécessaire.

Créer un cocon rassurant

L’aménagement ne se limite pas à la sécurité. Il s’agit aussi de créer une ambiance réconfortante. Une pièce lumineuse, calme, bien aérée contribue à un moral stable. Ajoutez une plante, une couverture douce, des photos familiales. Ce sont des détails qui comptent.

Ce lieu ne doit pas ressembler à un hôpital. Il doit ressembler à un cocon, un endroit où votre proche pourra se reposer sans stress et retrouver progressivement ses repères.

Préparer les aides techniques nécessaires

Des équipements pour faciliter chaque geste

Selon l’état de santé de votre proche, certains équipements médicaux peuvent être nécessaires dès le retour à la maison. Et mieux vaut ne pas attendre pour s’en occuper.

Voici quelques exemples d’aides utiles :

  • lit médicalisé,
  • matelas anti-escarres,
  • déambulateur,
  • chaise garde-robe,
  • lève-personne,
  • barres de maintien dans la douche.

Ces dispositifs ne sont pas réservés aux personnes âgées ou dépendantes. Ils sont conçus pour éviter les efforts inutiles, réduire les risques de chute et préserver l’autonomie.

Dans certains cas, l’hôpital peut vous fournir une ordonnance avant la sortie. Il vous suffira alors de contacter un prestataire de matériel médical pour organiser la livraison à domicile. La location est souvent prise en charge par l’Assurance Maladie.

Un geste d’anticipation qui change tout

L’installation de ces aides doit idéalement se faire avant le retour à la maison. Cela évite l’improvisation, les maladresses, ou les situations de panique. Vous montrez ainsi à votre proche que tout est prêt pour l’accueillir dans les meilleures conditions.

N’hésitez pas à poser des questions aux soignants à l’hôpital. Ils peuvent vous conseiller les bons équipements, les bons fournisseurs, et même parfois organiser la prise en charge administrative.

Penser à ces détails, c’est éviter l’accident et offrir du confort. C’est une preuve d’amour… et de bon sens.

Mettre en place les soins infirmiers à domicile

Un relais indispensable dès la sortie

Lorsque votre proche rentre à la maison, il peut avoir besoin de soins médicaux réguliers :

  • pansements,
  • injections,
  • prises de sang,
  • surveillances diverses.

Ces soins ne s’arrêtent pas à la porte de l’hôpital. Il faut donc organiser leur continuité à domicile, et le plus tôt possible.

Dès que la date de sortie est connue, contactez un(e) infirmier(ère) libéral(e). Idéalement, choisissez quelqu’un proche du domicile, disponible et si possible recommandé. Vous pouvez passer par le médecin traitant, l’hôpital, ou consulter l’annuaire Ameli pour trouver un(e) professionnel(le) conventionné(e).

Il est aussi possible que le service hospitalier organise directement la première venue. Mais mieux vaut ne pas compter uniquement là-dessus. Anticiper permet d’éviter les imprévus et de garantir un retour sécurisé.

Un lien fort avec les professionnels

L’infirmier(ère) à domicile n’est pas là seulement pour faire les soins. Il ou elle devient un repère médical, un interlocuteur régulier et rassurant, surtout les premiers jours.

Il ou elle peut également :

  • repérer une fatigue excessive,
  • transmettre une alerte au médecin,
  • répondre à vos questions concrètes,
  • et parfois vous apprendre certains gestes simples si vous accompagnez au quotidien.

Ce lien humain est souvent sous-estimé, mais il joue un rôle majeur dans le sentiment de sécurité du patient… et dans le vôtre.

Ne négligez pas ce point. Un bon contact infirmier, bien organisé, change toute l’expérience du retour à la maison.

Commander ou organiser les médicaments

Une logistique à ne pas improviser

La sortie d’hôpital rime souvent avec traitement médicamenteux : antidouleurs, anticoagulants, pansements, crèmes, etc. Et parfois, il y a plusieurs prescriptions à suivre en parallèle.

Pour éviter le stress à la pharmacie à la dernière minute, préparez tout à l’avance.

  • Demandez toutes les ordonnances nécessaires avant la sortie.
  • Vérifiez si certains médicaments sont spécifiques ou rares.
  • Si besoin, contactez votre pharmacie pour qu’elle les commande à temps.

N’oubliez pas non plus le matériel de soins : compresses, désinfectants, seringues, etc. Certains sont à votre charge, d’autres peuvent être fournis par un prestataire de santé à domicile (PSAD).

Organiser la prise quotidienne

Une fois les médicaments en main, il faut mettre en place un système clair. Cela réduit le risque d’oubli ou d’erreur.

Quelques bonnes pratiques :

  • Utilisez un pilulier hebdomadaire.
  • Affichez un planning avec les heures de prise.
  • Programmez des rappels sur un téléphone ou un réveil.
  • Si besoin, demandez à l’infirmier(ère) d’aider à organiser la prise les premiers jours.

Et surtout : respectez strictement la posologie. Même si votre proche se sent mieux. Même si certains médicaments semblent secondaires. Le traitement a été prescrit pour une raison précise. Il est la continuité de la prise en charge.

En cas de doute (effets secondaires, interactions, fatigue inhabituelle…), appelez le pharmacien ou contactez le médecin. Mieux vaut poser trop de questions que pas assez.

Prévoir l’aide à domicile (si besoin)

Un soutien concret au quotidien

Même si votre proche est autonome, les premiers jours à la maison peuvent être éprouvants. Manque d’énergie, douleurs, vertiges… Il ou elle peut avoir besoin d’aide pour les gestes simples : se lever, s’habiller, se laver, ou simplement tenir debout dans la cuisine.

C’est là qu’interviennent les services d’aide à domicile. Ils peuvent assurer des prestations ponctuelles ou régulières, selon les besoins :

  • toilette ou aide à la douche,
  • préparation des repas,
  • ménage léger,
  • courses,
  • accompagnement aux rendez-vous médicaux.

Anticiper leur mise en place permet d’alléger la charge mentale de tous. Et surtout, cela permet au proche aidant de ne pas tout porter seul.

Comment mettre en place cette aide ?

Plusieurs options s’offrent à vous :

  • passer par une structure associative ou entreprise agréée,
  • employer quelqu’un en direct via le CESU,
  • demander conseil à un assistant social, à la caisse de retraite, ou à votre mairie.

Des aides financières existent, en fonction de l’âge, des revenus ou du niveau de dépendance :

  • APA (allocation personnalisée d’autonomie),
  • PCH (prestation de compensation du handicap),
  • aides de la CPAM ou des mutuelles.

N’attendez pas que la situation devienne difficile pour agir. Il vaut mieux prévoir une aide légère dès le début, quitte à la réduire plus tard. Mieux vaut trop que pas assez, surtout si cela permet de préserver la santé et la disponibilité de l’aidant.

Planifier les repas à l’avance

Éviter la fatigue et les prises de tête

Après une hospitalisation, le corps a besoin d’énergie, mais l’appétit n’est pas toujours au rendez-vous. Et côté aidants, il n’est pas rare que les repas deviennent une source de stress : “Que lui faire manger ? Est-ce qu’il pourra avaler ça ? Est-ce équilibré ?”.

C’est pour cela qu’il est essentiel de planifier à l’avance. Rien de compliqué. Il suffit d’anticiper quelques repas simples, nourrissants et faciles à réchauffer.

Pensez à des préparations :

  • douces pour le système digestif,
  • riches en protéines,
  • faciles à mâcher,
  • réconfortantes (soupes, purées maison, légumes cuits, compotes…).

Prévoyez plusieurs portions d’avance que vous pouvez congeler. Ou préparez un menu pour la semaine, avec des aliments déjà prêts à assembler.

Impliquer, sans forcer

Si votre proche en est capable, proposez-lui de choisir quelques plats, ou même de participer à leur préparation. Cela lui redonne un sentiment d’autonomie. Et s’il ou elle ne peut pas cuisiner, il est toujours possible de faire appel à :

  • une aide-ménagère,
  • un portage de repas à domicile,
  • ou des services de livraison adaptés aux seniors.

Le plus important est de maintenir une certaine régularité. Des repas pris à heure fixe, dans une ambiance calme, sont aussi importants que leur contenu. Manger, ce n’est pas juste se nourrir. C’est aussi un moment de vie.

Informer et impliquer les autres membres de la famille

On est plus fort à plusieurs

Quand un proche rentre de l’hôpital, c’est toute la famille qui est concernée. Même si une personne prend le relais principal, il est important que les autres sachent ce qui se passe. Cela évite les malentendus, la surcharge, ou les attentes irréalistes.

Dès que possible, réunissez les membres de la famille, même rapidement. Expliquez la situation, les besoins, les contraintes. Et surtout, répartissez les rôles.

Chacun peut contribuer, même un peu :

  • un frère peut accompagner aux rendez-vous,
  • une sœur peut s’occuper des courses,
  • un petit-enfant peut faire un appel quotidien,
  • un voisin proche peut passer en fin de journée.

La charge ne doit pas reposer sur une seule personne. Trop d’aidants s’épuisent par manque de relais. Organisez un planning solidaire, même avec de petits gestes.

Bien communiquer, c’est aussi se protéger

Expliquez clairement ce que votre proche peut ou ne peut pas faire. Cela évite les visites trop longues, les remarques maladroites, ou les attentes déplacées. Et surtout, cela protège son repos et sa dignité.

Enfin, si vous êtes aidant principal, osez dire quand vous avez besoin de souffler. Prévoir un week-end de relais ou une demi-journée pour vous reposer n’est pas de l’égoïsme, c’est de la prévoyance.

Créer un espace calme pour le repos

Un havre de paix au cœur de la maison

La convalescence exige du repos. Pas seulement physique. Le cerveau aussi a besoin de relâchement, de silence, d’oxygène. C’est pourquoi il est fondamental de préparer un espace paisible pour votre proche.

Idéalement, il s’agira d’une pièce :

  • lumineuse mais pas trop,
  • silencieuse, à l’écart des passages,
  • bien aérée,
  • facile à chauffer ou rafraîchir selon la saison.

Le lit doit être confortable, à bonne hauteur. Installez une table de nuit bien organisée : bouteille d’eau, mouchoirs, médicaments, téléphone. Un fauteuil à proximité peut permettre de changer de position sans effort.

Ajoutez aussi des touches personnelles : un cadre photo, une plante, une couverture douce. Cela n’a l’air de rien, mais ça change tout. On ne se repose vraiment que là où l’on se sent bien.

Limiter les sollicitations extérieures

Si la maison est bruyante ou souvent visitée, n’hésitez pas à mettre en place quelques règles. Par exemple :

  • pas plus de deux visiteurs à la fois,
  • pas de visites pendant les heures de repos,
  • pas d’écran allumé en continu dans la pièce.

Vous pouvez même afficher un petit panneau “moment de repos” sur la porte. C’est simple, mais très utile.

Le repos est un soin. Sans lui, la récupération ralentit, le moral flanche, la douleur augmente. Créer cet espace calme, c’est donc un véritable acte de soin… sans ordonnance.

Anticiper les rendez-vous de suivi

Continuer les soins, c’est éviter les complications

Le retour à domicile ne signifie pas la fin des soins. Bien au contraire. Très souvent, votre proche devra effectuer des contrôles médicaux, passer des examens ou revoir certains spécialistes dans les semaines qui suivent la sortie de l’hôpital.

Ces rendez-vous sont essentiels. Ils permettent :

  • de surveiller l’évolution,
  • d’adapter le traitement,
  • de repérer des signes de complication,
  • ou simplement de rassurer.

Dès que vous avez les informations, notez tous les rendez-vous à venir sur un calendrier bien visible. Ajoutez :

  • le nom du médecin,
  • l’adresse,
  • le motif,
  • le mode de transport prévu.

Organiser les déplacements sans stress

Si votre proche ne peut pas se déplacer seul, pensez à :

  • demander une prescription de transport médicalisé,
  • faire appel à un taxi conventionné,
  • ou organiser un relais familial.

Vous pouvez aussi anticiper des temps de repos avant et après le rendez-vous. Un simple contrôle peut être très fatigant après un séjour hospitalier. Prévoir un moment de récupération, ce n’est pas du luxe. C’est une précaution.

Enfin, gardez tous les documents médicaux à jour dans une chemise dédiée, facile à emporter. Cela évite les oublis et facilite le dialogue avec les soignants.

Préparer un accueil chaleureux (et sans pression)

Faire de ce retour un moment d’apaisement

Ce dernier point peut sembler évident… mais il est souvent négligé. Lorsque votre proche rentre chez lui, ce n’est pas un jour “comme les autres”. C’est un moment de fragilité, mais aussi d’émotion, d’espoir, parfois de peur.

Il ne s’agit pas de faire une fête, ni d’organiser un grand repas. Il s’agit simplement de lui montrer qu’il est attendu, entouré, soutenu.

Quelques idées simples :

  • un petit mot sur la table de chevet,
  • un bouquet de fleurs,
  • un message collectif de la famille,
  • une lumière douce et un lit déjà prêt.

Mais surtout : pas de pression. Pas de remarques sur ce qu’il “devrait” faire. Pas de discours trop lourds. Laissez-le ressentir l’ambiance paisible que vous avez créée. L’essentiel, c’est la présence.

Accueillir avec humanité, pas avec des règles

Votre proche aura peut-être besoin de parler. Ou pas. Il ou elle voudra peut-être dormir. Ou simplement regarder par la fenêtre. Tout est juste. Ce moment n’a pas besoin d’être parfait. Il a besoin d’être authentique et doux.

Et vous aussi, accordez-vous un moment pour souffler. Ce retour, vous l’avez préparé. Vous l’avez accompagné. Et vous pouvez maintenant ralentir, rester à l’écoute… et ajuster, au fil des jours, ce qu’il faudra.

Ce n’est pas la perfection qui soigne. C’est l’attention.

Conclusion

Préparer le retour d’un proche à la maison après une hospitalisation, ce n’est pas seulement cocher des cases sur une checklist. C’est bien plus que ça. C’est une manière de dire “je suis là”, sans forcément parler, sans forcément faire beaucoup de bruit.

Chaque détail que vous avez anticipé – un repas réchauffé, un lit propre, une aide prévue, un fauteuil bien placé – est un geste d’attention. C’est une façon d’accueillir la fragilité avec dignité. Et surtout, d’éviter la panique, la fatigue, l’improvisation, qui épuisent tout le monde.

Rappelez-vous que ce retour est une période transitoire. Il ne durera pas éternellement. Et vous ne pourrez pas tout contrôler. Ce n’est pas grave. Il suffit d’accompagner du mieux possible, de rester disponible, et d’ajuster au fil des jours. Vous avez le droit de tâtonner. Vous avez le droit d’être fatigué. Vous avez aussi le droit de demander de l’aide.

Enfin, ne minimisez pas ce que vous faites. Être là pour quelqu’un à ce moment-là, c’est l’un des actes les plus humains qui soient. Et si votre proche ne vous le dit pas tout de suite, soyez sûr que cela compte.

Anticiper, c’est soigner sans blouse. C’est aimer sans discours. C’est faire de la place, pour que l’autre puisse revenir, à son rythme, chez lui.

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